Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Logement

Un centre de nuit adapté et passif au Potelier

Le Potelier, centre de jour pour des adultes handicapés mentaux, se lance dans la construction d’un bâtiment passif pour loger ses usagers.

27-04-2012 Alter Échos n° 336

Le Potelier, centre de jour pour des adultes handicapés mentaux, se lance dans la construction d’un bâtiment passif destiné au logement. Cet habitat accueillera, notamment, des participants du centre et sera adapté à leurs besoins. Au sein de ce projet lauréat du concours « bâtiments exemplaires » 2011, l’éducation au « passif » sera quotidienne et personnalisée. Dans ce cadre, le projet a reçu 104 510 € de Bruxelles-Environnement pour l’accompagnement à la réalisation du projet.

Le centre de jour le Potelier est l’une des six asbl de « Nos Pilifs ». Créé en 1989 et situé à Neder-Over-Heembeek, le Potelier accueille 26 personnes handicapées mentales adultes pour lesquelles le travail en entreprise de travail adapté (ETA) ne convient pas. La diversité et la lourdeur des handicaps sont variées. Certaines personnes ont de bonnes capacités intellectuelles, mais présentent des troubles du comportement ou souffrent d’une émotivité excessive. Les participants réalisent des activités productives ou de la vie quotidienne ainsi que des activités récréatives. La liste d’attente est de 80 personnes.

L’asbl « La Maison des Pilifs », service d’accompagnement, propose des logements supervisés pour des personnes relativement autonomes. « Il manquait un logement adapté avec des conditions d’encadrement plus importantes. Depuis des années, nous sommes notamment sollicitées par des mères de 80 ans avec un enfant de 50 ans pour qui la question du lendemain est préoccupante », explique Dominique Van Nerom, directrice du Potelier.

Ce projet de centre de nuit, en gestation depuis longtemps, accueillera vingt personnes. Il proposera une place d’accueil pour les dépannages d’urgence, trois places pour des personnes de grande dépendance, cinq places pour des personnes handicapées mentales vieillissantes et onze places pour des personnes avec un handicap mental léger, modéré ou sévère. Les habitants seront sélectionnés selon divers facteurs. « Nous favoriserons la mixité des âges, sexes et pathologies. Non, nous ne tiendrons pas uniquement compte de l’ordre sur la liste d’attente, » raconte Caroline Deharre, responsable du projet d’habitation. La moitié des résidents viendront du Potelier. Les autres locataires seront actifs dans d’autres centres de jour, travailleront dans des ETA ou seront bénévoles.

Quatre unités de cinq personnes seront mises en place. Leur composition ne sera pas évidente. « La moitié des résidents auront passé leur journée ensemble. Que ferons-nous si les locataires ne s’entendent pas ? », s’interroge la directrice. Le nouveau projet s’érigera en face des locaux du Potelier. Les futurs habitants n’auront-ils pas l’impression de dormir sur leur lieu de travail ou d’activités ?

L’accueil sera assuré par des éducateurs en soirée et le week-end. Les normes d’encadrement éducatif de la Cocom seront d’application. « Dix à douze personnes à temps plein assureront l’encadrement 24h/24. Les nuits seront « non-dormantes ». Les équipes seront notamment renforcées pour le repas du soir et le petit-déjeuner », détaille la responsable du projet. Ils accompagneront les personnes dans leur projet de vie.

Le Potelier a reçu sa première étoile d’entreprise écodynamique en 2009. Les participants trient et font la chasse au gaspillage. Ce centre de nuit s’inspire des idées véhiculées par les notions d’habitat solidaire et groupé. « Ce bâtiment sera passif et adapté aux résidents. Ils disposeront par exemple d’un radiateur aux vannes calées dans leur chambre », explique la directrice. Une toiture verte, une citerne à eau de pluie, des panneaux solaires thermiques et une aération double flux sont également prévus.

Education sur mesure

L’apprentissage du « passif » se fera au quotidien et de manière individuelle. « Il s’agira de rappeler régulièrement les éléments importants et de rendre les locataires responsables », raconte la directrice. Les éducateurs suivront un « écolage » et une personne de référence sera chargée de la maintenance et de la gestion du système.

Chaque unité de vie sera composée de cinq chambres de 20 m2 équipées d’un lavabo et d’une douche. Ces unités disposeront d’une kitchenette, d’un salon et d’une terrasse. Une grande cuisine, une salle à manger, une salle polyvalente, un ascenseur et un jardin seront disponibles. Deux salles de bain, dont une adaptée, sont également prévues. La participation financière demandée s’élèvera à 30 euros par personne, par jour (imposé par la Cocom). Il comprend la prise en charge complète. La Cocom a octroyé la somme de 1 131 782, 56 euros pour la construction du bâtiment et prévoit également des subsides de fonctionnement. Bruxelles-Environnement a également accordé. Le Potelier est encore à la recherche de fonds.’

1. Le Potelier :
– adresse : rue du Wimpelberg, 197, à 1120 Neder-Over-Heembeek
– tél. : 02 268 41 13
– courriel : potelier@pilifs.be
– site : http://potelierdespilifs.be

Nathalie San Gil Coello

Pssstt, visiteur, visiteuse du site d'Alter Échos !

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, notamment ceux en lien avec le Covid-19, pour le partage, pour l'intérêt qu'ils représentent pour la collectivité, et pour répondre à notre mission d'éducation permanente. Mais produire une information critique de qualité a un coût. Soutenez-nous ! Abonnez-vous ! Et parlez-en autour de vous.
Profitez de notre offre découverte 19€ pour 3 mois (accès web aux contenus/archives en ligne + édition papier)