4, rue de l’Eléphant. L’auberge de jeunesse Génération Europe à Molenbeek accueille tous les acteurs du secteur de la jeunesse. Une centaine de chaises sont préparées dans la cafétéria. Cet après-midi a un côté festif : c’est l’anniversaire des 40 ans de la Confédération des Organisations de Jeunesse (COJ). Une bonne occasion pour présenter un manifeste un peu particulier. La présidente de la COJ, Christine Cuvelier, prend la parole, les larmes aux yeux et la gorge nouée : « Nous voulions casser les clichés sur les jeunes. Eux aussi, ils ont des choses à dire ». Les 37 organisations de la COJ se sont rassemblées pour réfléchir aux priorités à donner dans le secteur de la jeunesse.
12 thèmes mis en avant
« Nous avons voulu définir 12 priorités que l’on voulait défendre », continue la présidente. Concrètement, le manifeste propose des activités tout au long de l’année en lien avec les thèmes abordés : la mobilité pour tous, la pauvreté, l’accès à la culture, les jeunes et leur implication dans la vie publique, etc. « Ces activités permettent de mettre en action des mots. Nous voulons planter une petite graine que nous espérons nourrir, faire grandir grâce à ces activités », conclut Christine Cuvelier. La Ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances, Isabelle Simonis (PS), continue le lancement de l’après-midi et « manifeste pleinement son adhésion à un projet qui se veut vivant ».
Pour illustrer le manifeste, trois acteurs de la Fédération belge d’improvisation amateur sont venus faire parler leur cœur sans même connaître les lignes du manifeste. A leurs têtes, Eric Leloir structure les différentes scénettes proposées. Audrey, Morgan et Pierre improvisent au son du manifeste et font rigoler la salle pendant une petite demi-heure. Le temps passe vite et tout le monde se sent concernés par les problématiques. Après chaque improvisation, le public est amené à voter s’il est d’accord avec la situation représentée ou non. La salle est unanime quand on parle de la difficulté de circuler à Bruxelles en chaise roulante ou face à la condescendance envers la pauvreté. Une salle qui pourtant, n’est pas composée d’un seul jeune. « On les a sollicités pour participer au contenu mais aujourd’hui, c’est un discours politique d’une fédération vis-à-vis de ses membres et vis-à-vis du politique » commente Yamina Ghoul, secrétaire générale de la COJ. La présidente, Christine Cuvelier complète : « Les jeunes ont donné leur avis de manière indirecte. Les organisations leur ont montré le manifeste. Ils ont pu ainsi faire remonter leur remarques et impressions à la fédération. Ça pourrait prendre la forme d’un mémorandum pour les élections communales 2018 ». Eric Leloir, lui, fait remarquer qu’il est difficile de mobiliser les jeunes un vendredi après-midi alors qu’ils doivent être à l’école.
Un travail en collaboration
Les associations qui travaillent tous les jours sur le terrain avec les jeunes ont participé à la rédaction du manifeste. « On essaye d’être le porte parole des jeunes. Ce document n’est pas issu des directeurs des organisations de jeunesse qui font partie de la COJ. Ce travail, cette écriture, ce contenu a été aussi réfléchi avec les jeunes qui font partie de nos organisations de jeunesse. La fédération est en deuxième ligne car nous ne sommes pas en contact direct avec les jeunes sur le terrain. Ce sont nos membres qui le sont. On a donc aussi voulu refléter ce que les jeunes avaient à exprimer et le discours qu’ils avaient envie de faire entendre », explique Yamina Ghoul.