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Regard critique · Justice sociale

Un mariage arrangé entre les ADL et les GCV ?

L’Iweps met la dernière touche à une évaluation concernant les ADL. Viendra-t-elle nourrir la réflexion sur un possible rapprochement entre ces structures et lesGCV ?

10-07-2011 Alter Échos n° 319

L’Iweps met la dernière touche à une évaluation concernant les ADL (agences de développement local). Viendra-t-elle nourrir la réflexion sur un possiblerapprochement entre ces structures et les GCV (associations de gestion de centre-ville) ?

Une étape de plus dans le cadre d’un éventuel rapprochement entre les ADL et les GCV ? Si ce n’est pas le cas, une évaluation en cours de finalisation àl’Iweps1 (Institut wallon de l’économie, de la prospective et de la statistique) et qui concerne les ADL constitue en tout cas une nouvelle pièce à ajouter audossier.

L’ADL a pour mission de favoriser le développement local de la ou des communes sur lesquelles elle est implantée à travers des projets porteurs entermes de création d’activités économiques et/ou d’emplois durables.

La GVC est un concept de management de centre-ville qui vise à la création d’un environnement favorable au développement économique et social du cœur deville, en impliquant l’ensemble des acteurs publics et privés concernés.

Pour rappel, André Antoine2 (CDH), ministre wallon de l’Emploi, se plaint de devoir assumer seul le financement des associations pour la gestion du centre-ville (voir AlterEchos n° 309 : « Recherche ministre pour financer les ”gestions de centre-ville” »). C’est un secret de polichinelle, le ministre souhaiterait quecelles-ci soient « arrosées » à l’image de ce qui se fait pour les ADL, dont la gestion est partagée entre son cabinet, celui de Jean-Claude Marcourt (PS),ministre de l’Economie, et celui de Paul Furlan (PS), ministre de la Ville. De là à amorcer un rapprochement (dont la nature reste à déterminer) entre les deux types destructures, la tentation est forte, d’autant que la limite entre celles-ci semble quelquefois floues, même si des différences notables existent. Un rapprochement dont laprobabilité se voit encore renforcée par le refus d’André Antoine de prendre les arrêtés d’exécution du décret du 3 avril 2009 relatif aux GCV.Pourquoi en effet publier des arrêtés d’exécution d’un décret concernant un domaine que l’on souhaite voir réformé dans les prochains mois ?

Des GCV publiques ?

Dans ce contexte, l’évaluation du secteur ADL, commandée à l’Iweps par la Région wallonne, pourrait jouer un rôle important. « Nous voyions cetteévaluation comme une possibilité de trouver des indicateurs pour les ADL, explique Katlyn Van Overmeire, conseillère finance à l’UVCW3 (qui en charge del’animation du réseau des ADL). La Région, quant à elle, a plutôt eu tendance à l’envisager comme une évaluation générale dusecteur. » Menée auprès de dix ADL, ses résultats pourraient, d’après certains, venir nourrir la réflexion sur le rapprochement entre les GCV et les ADLmême si ceux-ci ne sont pas encore communiqués, l’Iweps préférant attendre d’avoir présenté le document au cabinet Antoine.

Dès lors, les supputations à propos du rapprochement vont bon train : simples économies d’échelle permettant, par exemple, aux ADL et aux GCV de partager lamême commission d’agrément ou, plus radical, une fusion des deux modèles en une seule structure gérée par les trois cabinets, chacun des ministres s’occupant de sapartie des opérations (ce qui arrangerait bien André Antoine dont le cabinet admet une volonté de « rationalisation » des deux dispositifs) ? Al’AMCV4 (association du management du centre-ville), qui anime le réseau des GCV en Wallonie, on ne s’enthousiasme en tout cas guère pour ce dernier scénario. A plusforte raison si le fonctionnement de la nouvelle structure devait se calquer sur celui des ADL. « Nous ne souhaitons pas que les GCV deviennent publiques ou parapubliques5, explique PierreFrancis, directeur exécutif. Il faut que celles-ci puissent garder le partenariat à 50/50 entre le privé et le public qui les caractérise. En tout cas, il fautavancer. Les GCV se sont conformées au nouveau décret, mais elles n’en ont toujours pas retiré de bénéfices, faute d’arrêtés. »

1. Iweps :
– adresse : rue du Fort de Suarlée, 1 à 5001 Namur
– tél. : 081 46 84 11
– courriel : info@iweps.be
– site : http://statistiques.wallonie.be
2. Cabinet d’André Antoine :
– adresse : rue d’Harscamp 22 à 5000 Namur
– tél. : 081 25 38 11
– site : www.antoine.wallonie.be
3. UVCW :
– adresse : rue de l’Etoile, 14 à 5000 Namur
– tél. : 081 24 06 11
– courriel : commune@uvcw.be
– site : www.uvcw.be
4. AMCV :
– adresse : rue Samson, 27 à 7000 Mons
– tél. : 065 88 54 66
– courriel : info@amcv.be
– site : www.amcv.be
5. Les ADL doivent avoir le statut de régie communale autonome ou le statut d’asbl, à condition que la majorité des administrateurs soient des représentants nomméspar l’administration générale sur proposition de la ou des communes concernées.

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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