C’est l’histoire de quelques communiqués de presse. Quelques communiqués « syndicaux » illustrant parfaitement l’adage « Petites causes, grandes conséquences». Et qui viennent interroger la réactivité parfois interpellante des politiques et de certains médias, dans une moindre mesure. Petit retour en arrière. Fin janvier, les syndicats tirent la sonnette d’alarme : des dizaines de milliers de jeunes en stage ou en allocation d’insertion risquent d’en prendre pour leur grade suite aux nouvelles mesures appliquées par l’Onem. Au menu : prolongations du stage d’insertion (non payé, aïe aïe aïe) – ou suspension des allocations d’insertion – pour ceux dont la recherche d’emploi a été jugée insuffisante. Ou carrément, fin des allocations d’insertion pour les autres, dès le 1er janvier 2015, celles-ci ayant été limitées à trois ans.
Tout de suite, c’est le branle-bas de combat. Les médias s’emparent du sujet. Et bien sûr, l’ensemble du monde politique, PS en tête, réagit au quart de tour en sortant de ses cartons une flopée de mesures pour l’emploi des jeunes. Le parti socialiste propose ainsi, à titre d’exemple, un contrat de travail d’un an pour tous les jeunes, 18 mois après leur sortie des études.
Fort bien, nous direz-vous. Le problème, c’est que les mesures à l’origine de ce déferlement médiatique sont prévues depuis longtemps. La réforme de ce que sont aujourd’hui les stages d’insertion et les allocations d’insertion – et la limitation des allocations à trois ans – est entrée en vigueur au 1er janvier 2012 ! Et la décision de contrôler la recherche d’emploi des jeunes en stage d’insertion date du conclave budgétaire de mars 2013… Il aura donc fallu que les syndicats communiquent pour que certains médias se rendent compte que quelque chose était en train de se jouer depuis deux ans. Et que les partis réagissent à des mesures qui ont été engendrées par certains d’entre-eux…
Le tout en proposant moult plans dont la plupart risquent fort de venir s’empiler sur les dizaines d’autres produits ces dernières années. Des plans jamais évalués, pour une bonne partie d’entre-eux. L’emploi des jeunes en Belgique, et singulièrement à Bruxelles, mérite mieux que des réactions émotionnelles de comm’ à quelques mois des élections. Des réactions ne proposant que des projets mal ficelés, recyclant parfois des mesures déjà mises en place, ou ne permettant l’accès qu’à des emplois subsidiés souvent précaires. On en viendrait presque à regretter l’initiative « Je veux ce joooooob », lancée puis avortée en juillet 2013. Mais oui, souvenez-vous. Il s’agissait du nom d’un projet d’émission de téléréalité appelée à être diffusée sur la RTBF.
Son principe : permettre à plusieurs candidats de trouver le job idéal. Le tout avec Actiris dans un rôle de guest-star pour le moins particulier. Le service régional était censé avoir diffusé un appel à candidature auprès de sa base de données de demandeurs d’emploi. Une idée nulle, mais qui nous avait au moins fait bien rigoler. Là, on a plutôt envie de rire jaune. ¡