Alter Échosr
Regard critique · Justice sociale

Un programme nommé Désir

Mis en place en juin 2008, le programme transfrontalier « Désir » vise un développement des structures et un accroissement de l’emploi dans le secteur del’économie sociale.

19-09-2010 Alter Échos n° 301

Mis en place depuis juin 2008, le programme transfrontalier « Développement de l’économie sociale inter-régional » (Désir) vise undéveloppement des structures et un accroissement de l’emploi dans le secteur de l’économie sociale. Le tout sur le territoire du Nord-Pas-de-Calais (France) et des provincesbelges situées à proximité (Hainaut, Namur et Luxembourg).

Soutenu par le programme européen Interreg IV, Désir est né de la collaboration entre la chambre régionale de l’économie du Nord-Pas-de-Calais1(Cress) pour la France et la Plate-forme de concertation des organisations représentatives de l’économie sociale2 (Concertes) pour la Belgique. « Nous avons voulutravailler sous la forme de plusieurs étapes, explique Véronique Mangeot, chef de projet du programme à la Cress. Il s’agissait tout d’abord de faire un état des lieux dela situation du côté français et du côté wallon avant de croiser les données. Il fallait ensuite effectuer un travail d’analyse et mettre ce qui avaitété collecté en dynamique, faire de la prospective. Il s’agissait enfin de faire un zoom sur la qualité de l’emploi et les formations qui conduisent àl’économie sociale. »

Afin d’aider à la mise en place de ce programme visant, on l’a dit, un développement des structures et de l’emploi, la création d’un observatoire transfrontalier del’économie sociale a également été programmée. « Le rôle de cet observatoire est un rôle d’information, de promotion et de prospectiveà moyen et à long terme. Il s’agit d’identifier les secteurs porteurs », déclare Liliane Lebon, coordinatrice adjointe à Concertes. Néanmoins, cettetâche se heurte à certaines difficultés. « La collecte des données du côté français et du côté wallon n’est pas tropcompliquée, ajoute Véronique Mangeot. Mais pour ce qui concerne la confrontation, le croisement de ces données, c’est plus difficile, ne fût-ce que parce que les sources(l’INS pour la France et l’Iweps du côté wallon) sont différentes. » Des propos corroborés par Liliane Lebon : « C’est effectivement assezcompliqué, nous n’avons pas les mêmes codes d’activité, les mêmes secteurs. »

Notons enfin qu’au rayon « problèmes », le financement du projet est endossé à 50 % par le Fonds européen de développementrégional (Feder). Si du côté belge, la Région wallonne complète les fonds manquants, du côté français la Cress se voit contrainte de trouver,tous les ans, de nouveaux co-financements, notamment auprès de l’État français ou encore des deux départements.

Des constats transfrontaliers

Cependant, ces difficultés n’ont pas empêché les partenaires de publier un premier « Panorama transfrontalier de l’économie sociale et solidaire »en mars 2010. D’après Liliane Lebon, le but serait d’ailleurs d’en faire un tous les ans. Plus loin, à titre d’exemple, la Cress et Concertes ont également mis sur pied unséminaire dédicacé aux opportunités de développement économique dans le domaine du handicap. « Il s’agissait de voir comment les structurespouvaient travailler ensemble, notamment afin de répondre à des appels transfrontaliers, ajoute Liliane Lebon. Il s’agit ici de quelque chose de concret qui dépasse le simpleessaimage. Des groupes de travail transfrontaliers vont d’ailleurs être mis en place. » On le voit, à défaut d’initier eux-mêmes la création de structuresou d’initiatives, ce qui n’entre pas vraiment dans leur « core-business » (les membres de la Cress et de Concertes étant des fédérations,l’opérationnalisation échoit plutôt à ces mêmes fédérations), le rôle des deux partenaires semble plutôt centré sur le faitd’impulser des réflexions partagées avec leurs adhérents.

Un processus que la Cress et Concertes comptent bien continuer à mener jusque fin mai 2012, date de la fin de l’initiative. « Mais le but est que l’observatoire soitpérennisé. Il y a une volonté claire à ce sujet et nous y travaillons actuellement », conclut Liliane Lebon.

1. Cress Nord-Pas-de-Calais :
– adresse : rue Jean Roisin, 6 à 59000 Lille (France)
– tél. : 00 32 3 20 06 34 09
– courriel : cressnpdc@cressnpdc.org
– site : www.cresnpds.org
2. Concertes :
– adresse : place de l’Université, 16 à 1348 Louvain-la-Neuve
– tél. : 010 45 64 50
– courriel : contact@concertes.be
– site : www.concertes.be

Julien Winkel

Julien Winkel

Journaliste

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