Manger des fruits et légumes de saison durant toute l’année? C’est possible, même dans notre froid pays! Il suffit de savoir comment les conserver. La Conserverie Solidaire arpente la Province de Liège pour (ré)apprendre les méthodes pratiquées par nos grands-parents.
Chaque année dans l’UE, près de 50% des aliments sains sont jetés. Selon un communiqué de la Commission européenne, l’origine de ce gaspillage vient en grosse partie des ménages (42%). La Conserverie Solidaire est un projet développé par l’École provinciale post-scolaire d’agriculture. Elle propose une solution concrète pour répondre à ce fléau: transformer les surplus en conserves.
L’idée de cet atelier itinérant est de sensibiliser les personnes aux techniques de conservation des fruits et de légumes – de leur propre production, des surplus d’un maraicher ou des invendus de grandes surfaces. Pourtant pratiquées par les générations précédentes, beaucoup aujourd’hui ont oublié ces techniques ou considèrent ne pas avoir le temps.
Ici, «faire à manger prend une autre dimension» témoigne l’attachée de projet Céline Mahute. «Un des buts de la Conserverie Solidaire et aussi de recréer du lien social, on cuisine ensemble. La conserve de haricots préparée entre connaissances sera ensuite ouverte au même rythme qu’une boite achetée en magasin.» Si se nourrir de façon saine et équilibrée devient onéreux, «c’est parce qu’on veut une tomate en plein mois de décembre». Faire des conserves permet de consommer des légumes de saison tous les jours de l’année; moins chers et plus goûtus donc !
Le véhicule de la Conserverie Solidaire est équipé d’appareils industriels tels qu’un pasteurisateur. Certaines des associations faisant appel à leurs services: des CPAS, des agences de développement local, des jardins collectifs, etc. ont déjà instauré des cours de cuisine dans leur programme. Elles pourraient donc investir dans ce type d’outils pour que leurs membres, nouvellement formés, continuent à réaliser des conserves ensemble. Le processus peut cependant être facilement reproduit de façon autonome à la maison, avec une simple casserole. (La pasteurisation consiste simplement à chauffer l’aliment à une température définie, pendant un temps défini.)
Un deuxième type de public à la formation sont les producteurs et maraîchers travaillant en circuit court. La Conserverie Solidaire leur propose un modèle économique viable toute l’année. «Une fois les récoltes terminées, les producteurs n’ont rien à vendre hors saison.» L’atelier itinérant étant aux normes de l’AFSCA (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire), il permet de transformer leurs fruits et légumes et d’ainsi tester un nouveau marché. Cela, avant de devoir investir dans un atelier couteux sans savoir s’il y a des clients potentiels.
Après l’appui du secrétariat d’État à l’Intégration sociale, la Conserverie Solidaire espère obtenir des subsides du Fond social européen. En tout cas, la transformation des produits semble avoir de l’avenir et l’atelier mobile compte encore bien faire du chemin.