Du 20 mars au 1er juin 2003, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles1 accueillera une exposition-débat « Le logement social au musée ? ».Initiée par le secrétaire d’État bruxellois au Logement, Alain Hutchinson2, et la SLRB (Société régionale du logement bruxellois)3, cetévénement est produit par la société EPC4. Le budget prévu à cet effet s’élève à 1,5 million d’euros.
L’organisation d’un tel événement n’a pas été sans soulever des critiques. Nombreux sont ceux qui ont dénoncé son coût, en établissant unparallèle avec la situation dramatique du logement à Bruxelles, en particulier celle du logement social. Certaines personnes estimaient que cet argent aurait dû êtreconsacré à la rénovation ou la construction de logements sociaux. Le 25 octobre 2002, au Parlement bruxellois, Alain Hutchinson justifiait l’organisation de cetteexposition-débat : « Dans les quatre années à venir, la Région consacrera de très importants moyens à la rénovation de 17.000 logements sociauxà Bruxelles. Les Bruxellois ont le droit de savoir comment ces moyens sont utilisés et pour ce faire, qu’on leur explique l’évolution du logement social, dontbénéficient 8 % de la population. Il s’agit de faire connaître leur situation, de leur donner une place dans le tissu social bruxellois. Le logement social doit redevenir unoutil d’émancipation. La situation préoccupante de 200.000 familles répondant aux conditions d’accès nous impose une réflexion de fond […] Soncoût de 1,5 million d’euros s’explique par sa prétention scientifique, didactique et plurielle. Ce montant n’est pas retiré du budget alloué au logementsocial, mais émarge d’un crédit promotion octroyé à chaque ministre. » Il a rappelé ses éléments lors de la conférence de presse du20 décembre consacrée à l’exposition, qu’il qualifie d’outil cognitif, social et prospectif. « Colloques et débats réuniront tous les acteurs du logementsocial, permettant d’aborder les questions d’avenir », souligne le secrétaire d’État.
Dans le même esprit, Pierre Franqueville, commissaire général de l’exposition et directeur d’EPC, insiste sur le fait que l’organisation de cette exposition-débats’inscrit dans le cadre d’un « véritable débat démocratique ». Pour lui, ce débat nécessite l’examen de la situation existante et le rappel del’histoire du logement social. Marie-Paule Quix, présidente de la SLRB, abonde dans ce sens. Elle insiste aussi sur l’importance de connaître le vécu actuel des habitants, de« connaître enfin les perspectives qui s’offrent à nous pour intégrer les Bruxellois les plus démunis ». A ce propos, Serge Moureaux, vice-président dela SLRB, souligne que si, selon certains, le logement social consacre la société duale, il est plus que temps d’en faire une exposition pour démontrer le contraire. Pour lui, lecoût de l’événement se justifie : « Aujourd’hui, toute société marchande ou non, publique ou non, prévoit des budgets importants pour se faireconnaître, via la communication. C’est un impératif. Nous sommes contre le fait d’être étouffé. » En d’autres termes, le logement social a aussi le droit des’exprimer sur son action.
1. Palais des Beaux-Arts, rue Ravenstein 23/rue Royale 10 B à 1000 Bruxelles, tél. : 02 507 84 66
2. Cabinet d’Alain Hutchinson, bd du Régent 21-23 (1er étage) à 1000 Bruxelles, tél. : 02 506 34 11, fax : 02 511 88 59.
3. SLRB, rue Jourdan 45-55 à 1060 Bruxelles, tél. : 02 533 19 11, fax : 02 533 19 00, e-mail : slrb@slrb.irisnet.be, site : http://www.slrb.irisnet.be.
4. EPC, rue du Sentier 34-36 à 75002 Paris, France, tél. : 00 33 (0)1 55 34 99 40, fax : 00 33 (0)1 55 34 99 41.