Le 29 novembre 2007, la Fondation Roi Baudouin1 organisait une journée de rencontre sur l’accueil des nouveaux migrants. Rencontre qui réunissait une petite cinquantainede participants afin de faire le point sur les situations vécues et sur les capacités d’action des organisations de nouveaux migrants pour répondre à cesproblématiques.
Depuis 2003, la Fondation Roi Baudouin lance des appels à projets afin de soutenir des initiatives qui tentent de remédier aux situations de vulnérabilité vécuespar les migrants récemment arrivés en Belgique. Ces appels à projets ont un double objectif : aider les nouveaux migrants en situation de précarité, d’une part;renforcer leurs réseaux et leurs capacités à gérer leur intégration, d’autre part. Le 29 novembre dernier, la FRB a souhaité réunir les participantsde ces appels à projets lors d’une journée de rencontre. Elle a sollicité l’Agence Alter pour animer cette journée et en faire la synthèse. Les intentions de laFondation étaient au nombre de trois : faire se rencontrer les participants et les mettre en réseau, travailler les problématiques liées à l’accueil des nouveauxmigrants, réfléchir à la question des acteurs concernés par ces questions et de leurs moyens d’action.
Une cinquantaine de personnes issues des quatre coins de la Belgique ont participé à cette journée. Elles représentaient principalement des groupements de nouveauxmigrants, mais aussi des associations plus généralistes confrontées à ce public (alphabétisation, centre hospitalier, formation et éducationpermanente…).
Les problématiques soulevées
Deux grands types de revendications sont portées aujourd’hui par les organisations de nouveaux migrants.
Tout d’abord, des revendications proches de celles des associations qui s’occupent de l’action sociale en général. Elles mettent en lumière la situation deprécarité très souvent vécue par les nouveaux migrants. Et elles touchent tant à des questions de reconnaissance (liées au manque de visibilité desgroupements de nouveaux migrants et au manque de soutien financier nécessaire à la viabilité de leurs actions) qu’à des questions d’accès aux droits individuels etcollectifs : accès à la santé, au logement, à la formation et au marché de l’emploi ou encore accès à la citoyenneté, à la vie socialeet politique.
Des revendications spécifiques à la population des nouveaux migrants, ensuite. Les discussions se sont entre autres focalisées sur les questions de cohabitationinterculturelle, sur les obstacles linguistiques ainsi que sur les problématiques psychologiques et de santé mentale. Pour y faire face, il s’agirait de soutenir les initiatives demédiation interculturelle et de sensibilisation à la diversité, de multiplier les services d’interprétariat, d’étendre l’offre de cours de français et defaciliter toute forme d’accès à l’information.
Renforcer la capacité de mobilisation des nouveaux migrants
Améliorer les moyens d’action des organisations de nouveaux migrants nécessite un soutien financier, mais aussi la mise sur pied d’espaces d’information et une possibilitéd’accompagnement de ces structures dans leurs démarches (administratives, financières, juridiques…). Cela devrait également passer par une mise en réseau de ces acteursentre eux et avec le secteur associatif et les services publics de première ligne.
Le renforcement de ces organisations devrait permettre une meilleure mobilisation des nouveaux migrants et, ainsi, modifier les rapports de force pour une négociation entre ces acteurs etle pays d’accueil. Cela, afin de dessiner les futures formes de cohabitation dans notre pays, de débattre et de définir ce qui relève de la responsabilité des pouvoirspublics, du secteur associatif ou de celle des nouveaux migrants eux-mêmes. Poser la question de cette cohabitation future, c’est aussi interroger notre manière d’aborder la populationdes nouveaux migrants. S’agit-il de répondre aux problèmes d’intégration rencontrés par ceux-ci ou de s’attaquer, d’une manière plus globale, aux situations deprécarité vécues par certains groupes de la population de plus en plus fragilisés aujourd’hui? Ou, enfin, ne s’agirait-il pas d’apprendre à gérer et àconstruire de nouvelles relations sociales dans un pays où les cultures ne cessent de se croiser et s’entrecroiser…?
1. Fondation Roi Baudouin :
– adresse :rue Bréderode, 21 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 511 18 40 ou 070 233 065
– courriel : proj@kbs-frb.be
– site : www.kbs-frb.be