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Regard critique · Justice sociale

Logement

Une politique du logement jugée peu sociale

Le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat vient de publier une analyse approfondie de la politique du logement dans la capitale. Selon l’association, le nouveau Gouvernement bruxellois « s’acharne sur les ménages à bas revenus ».

21-10-2014
© Jan Slanden / Flickr

Construction de nouveaux quartiers, transformation des abords du canal, réaménagement de bâtiments publics… Face au boom démographique, les autorités bruxelloises sont obligées d’optimaliser la moindre parcelle de terrain pour construire du logement. Mais à qui va vraiment profiter ce déploiement de moyens publics ?

Pour le Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat et ses 52 associations, le constat est sans détours : pour endiguer l’exode urbain des classes moyennes, le gouvernement actuel fait le choix d’aider les ménages à revenus moyens élevés, aux dépens des ménages qui ont le plus besoin des aides publiques. «Le Gouvernement prévoit de laisser la main aux promoteurs privés pour de grands projets dans la zone du Canal et dans les 10 nouveaux quartiers identifiés. De toute évidence, la production de logements publics n’y sera donc pas prioritaire», observe le RBDH, dans son communiqué. Et de pointer que les «conditions d’accès aux crédits hypothécaires du Fonds du Logement seront encore revues à la hausse».

A l’ombre des nouvelles tours, 44.000 ménages bruxellois sont en attente d’un logement social. Le gouvernement n’ambitionne que d’en créer 3900 d’ici cinq ans, mais «n’indique ni où ni comment tous ces logements seront produits», souligne le RBDH. Sans doute, s’agit-il de l’ambition la plus faible de cette nouvelle législature. Sous la précédente, l’accord de majorité prévoyait une moyenne de 15% de logements sociaux dans chaque commune à l’horizon 2020. Dans les faits, seules quelque 1.500 habitations ont été construites en cinq ans.

Si l’encadrement contraignant des loyers est, depuis longtemps, une des revendications du RBDH, le gouvernement semble y rester sourd, une fois de plus. Pour une infime partie des ménages inscrits sur les listes d’attente, le gouvernement prévoit une «allocation-loyer encadrée», c’est-à-dire une nouvelle allocation-loyer limitée versée si et seulement si le propriétaire accepte de respecter des loyers de référence. «On aide le locataire à payer son loyer mais on ne s’attaque pas à l’essentiel, les loyers excessifs demandés par les bailleurs à Bruxelles», observe le RBDH dans son analyse. Par ailleurs, le précompte immobilier sera majoré pour les multi-propriétaires. «Le risque est grand que les bailleurs ne répercutent cette hausse sur les prix des loyers», craint le RBDH.

En savoir plus

www.rbdh-bbrow.be

L’analyse complète en format PDF

Rafal Naczyk

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