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Regard critique · Justice sociale

Une radio interculturelle namuroise est née

Alors qu’elle fête ses 17 ans, la Radio universitaire namuroise (RUN) peut se prévaloir d’avoir fait un petit bien prometteur : la Radio interculturelle namuroise(RIN).

01-03-2010 Alter Échos n° 290

Alors qu’elle fête ses 17 ans, la Radio universitaire namuroise (RUN) peut se prévaloir d’avoir fait un petit bien prometteur : la Radio interculturelle namuroise(RIN).

Il y a quelques mois Frédéric Clautier, alors animateur et administrateur de la Radio universitaire namuroise (RUN)1, poussait la porte du Centre d’actioninterculturelle (CAI)2 avec, sous le bras, l’opportunité pour le Centre régional pour l’intégration des personnes étrangères ou d’origineétrangère de développer une radio interculturelle. Jusque-là, en effet, si quelques associations disposaient d’un créneau horaire sur les ondes pour faireconnaître leurs activités, on ne pouvait véritablement parler d’une collaboration interculturelle. Avec RIN – la Radio interculturelle namuroise – le CAI estentré dans une autre dynamique radiophonique.

« Les émissions de RIN participent à l’intégration des personnes étrangères en créant un lieu d’échange et de diffusionradiophonique sur la vie sociale et culturelle des personnes d’origines étrangères », explique Emily Seleck, chargée de communication au CAI. Et VirginieMarchal, en charge de l’appui aux associations, pour le CAI, d’ajouter : « Le fonctionnement de RIN est construit sur une pédagogie participative : le comitéde pilotage, le règlement, le suivi du projet sont validés par l’ensemble des associations ce qui entraîne un dialogue et un échange entre les associations. De plus,la programmation est partagée entre les associations et les émissions thématiques assurées et préparées conjointement par elles. » Del’autre côté du poste de radio, ainsi que via Internet, le public de chaque association namuroise ne manque pas, lui, d’écouter les émissionsproposées.

Aujourd’hui, pas moins de 13 associations participent au projet. « Au minimum, cela concerne deux personnes dans chaque association car elles s’organisent pour alterner letravail et/ou se complètent. Nous en arrivons déjà à un chiffre proche de 30 personnes, détaille Emily Seleck. Il faut savoir également que certainesassociations préparent les émissions en groupes, de 5 à 10 à parfois 20 à la fois selon les cas. D’autres associations invitent des personnes externes :proches, chanteurs, prêtres, amis… »

Mosaïque d’informations, réseau d’associations

Autre dynamique impulsée par les émissions à thème : l’appel à des associations ressources pouvant apporter une expérience, un point de vue, enlien avec le sujet abordé. Ainsi, lorsqu’il a été question de la séquence sur l’alphabétisation et la scolarité, se sont retrouvés sur leplateau des représentants d’associations actives tant dans le domaine des adultes que des enfants, et même des seniors, de différentes communautés. Chacun venantapporter sa touche spécifique à la mosaïque d’informations qui allait ainsi naître.

Côté projets, lors de sa réunion de 25 mars, c’est le sujet de la vie des réfugiés dans des centres qui sera abordé sur RIN. Seront ciblés lescentres de la Province de Namur, et l’on trouvera autour de la table les associations de migrants qui sont en lien avec les centres de Florennes, Yvoir et Pondrôme. « Cettethématique sera aussi certainement abordée avec le secteur coordination de l’accueil des primo-arrivants du CAI », ajoute Emily Seleck.

Concrètement, RIN se conjugue sur trois espaces : un espace interculturel permettant à différentes communautés de se regrouper dans une émissioncommune en français, chaque troisième samedi du mois, de 9 h à 11 h. Un espace associatif, où chaque association a l’opportunité de s’exprimer sur sesactivités, les thématiques qui l’intéressent, diffuser de la musique… au rythme d’une trentaine de minutes par mois. Et, enfin, d’un espaceCAI : « Comme coordinateur, le CAI intervient dans l’animation générale et profite des minutes creuses pour diffuser diverses informations surl’actualité et les événements du moment en lien avec les personnes étrangères ou d’origine étrangère », explique EmilySeleck.

Le prochain défi sera de parvenir à convaincre les communautés maghrébines et turques de monter dans le bateau : jusqu’ici, elles ont choisi de continuer deprésenter leurs émissions en solo.

1. RUN, Radio universitaire namuroise 107.1 FM
– adresse : rue du Séminaire, 22/15 à 5000 Namur
– site: /www.run.be
2. CAI Namur
– adresse : rue Docteur Haibe, 2 à 5002 Saint-Servais (Namur)
– tél. : 081 73 71 76
– site : www.cainamur.be

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