La Régie des quartiers de Saint-Nicolas, près de Liège, a mis sur pied un système d’« éco-points » dans le Quartier des Ciseleux.Composée de cinq tours de logements sociaux, la zone s’adapte peu à peu au dispositif.
L’inauguration des trois éco-points de la rue des Ciseleux à Saint-Nicolas, le 18 mai 2010 lors de la « Fête des voisins », a marquél’aboutissement de plus de deux années de travail de la part de la Régie. Inspirée par un voyage effectué à Saint-Brieuc, en France, chez les« collègues » du coin qui avaient créé un parc à containers, l’initiative a en effet démarré pour de bon en 2008. « C’esteffectivement à cette date que la Société wallonne du logement a lancé un appel à projets destiné à améliorer le cadre de vie des logementssociaux. 50 000 euros par projet retenu (dix au total) étaient prévus », se lance Brigitte Giunta, médiatrice sociale à la Régie des quartiers.
Egalement liée par une convention de partenariat avec la société de logement Habitations sociales de Saint-Nicolas et dont le but est de redynamiser le cadre de vie deshabitants desdites habitations, la Régie des quartiers saute donc sur l’occasion et voit son projet retenu. Il faut dire que celui-ci semble novateur, quoique dans l’air du temps, puisquechaque éco-point est en effet composé de containers dont l’accès est limité aux habitants des logements sociaux. Ils permettent à ceux-ci de déposer,séparément, leurs déchets organiques, le « tout-venant » et le papier.
Intradel entre dans la danse
Le projet semble d’ailleurs tellement porteur qu’Intradel (l’intercommunale de gestion des déchets en région liégeoise) emboite aussi le pas de la Régie et accepte deréaliser la collecte du contenu des containers ainsi que la maintenance de ceux-ci. « Ils y ont toutefois mis une petite exigence en termes d’accès, note Patrice Ceccato,président de la Régie des quartiers Saint-Nicolas. Il fallait que celui-ci soit limité, ce qui a nécessité que l’on distribue un « porte-clef » électroniqueaux habitants, leur donnant accès aux containers. Cela a entrainé un surcoût de 13 000 euros, qu’Intradel a pris en charge. »
Si l’intercommunale semble tellement proactive dans ce dossier, c’est que le projet tombe à pic : la collecte des déchets dans la région s’effectue égalementdepuis peu de manière distincte (déchets organiques et tout-venant) à l’aide de containers individuels, chose moins aisée dans des logements dits« verticaux ». Dans ce contexte, le projet des éco-points semble apporter une solution au problème. Un problème qui, pour le quartier des Ciseleux, pouvaitparfois se révéler assez impressionnant, d’après les travailleurs de la Régie. « Avant, il n’était pas rare de voir les gens jeter leurs ordures par lafenêtre [NDLR les tours font six étages], explique Brigitte Giunta. Maintenant qu’il y a les éco-points, tout le monde s’accorde à dire que le quartier est plus propre,même s’il y a un travail d’éducation permanente à faire auprès des nonante ménages (cent soixante-cinq personnes) vivant dans les logements sociaux, notamment parl’entremise de réunions explicatives. Dans ce contexte, si certains participants ont pu râler au début, ils ont plutôt bien intégré le dispositif paraprès. Le problème réside plutôt dans ceux qui ne sont pas venus aux réunions… » Autre souci : l’obtention du « porte-clef »d’accès aux éco-points nécessite le dépôt d’une caution de dix euros, ce qui a aussi pu jouer un rôle de repoussoir à certains moments pour unepopulation sans grands moyens financiers.
Notons enfin qu’un travail de contact avec la population est aussi effectué par les stagiaires de la Régie des quartiers qui, rappelons-le, compte également dans ses missionsl’accompagnement à l’insertion socioprofessionnelle. « Les stagiaires s’occupent de l’entretien des éco-points, ils sont également là pour répondre auxquestions des habitants à ce sujet, note Brigitte Giunta. Ils ont aussi participé à l’installation du dispositif puisque ce sont eux qui se sont chargés de préparerle terrain en dressant les clôtures et en plantant la végétation qui entoure les containers. » Il faut cependant garder à l’esprit que le travail des stagiaires,issus des Ciseleux et d’ailleurs à Saint-Nicolas, ne s’arrête pas là puisqu’ils sont en effet actifs sur les mille cinq cents logements sociaux que compte Saint-Nicolas, dans uncadre qui dépasse donc largement celui des éco-points. « Les stagiaires travaillent sur les « communs », dans les logements sociaux de Saint-Nicolas, fait remarquer PatriceCeccato. Et cela touche un peu à tout. »
1. Régie des quartiers de Saint-Nicolas :
– adresse : rue Ciseleux, 20/21 à 4420 Saint-Nicolas (Montegnée)
– tél. : 04 234 79 59
– courriel : rqsac.saintnicolas@skynet.be