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"UWE, FGTB et CSC : trois avis des partenaires sociaux sur la validation des compétences"

18-02-2002 Alter Échos n° 114

Le 23 janvier, Région wallonne, Communauté française et Cocof approuvaient en première lecture un projet d’accord de coopération qui dessine l’architecture d’undispositif de validation et de gestion des compétences en Com-munauté française. Le texte va, pendant les prochaines semaines, faire l’objet de différentes consultations.Les partenaires sociaux, concernés au premier chef, n’ont pas attendu pour exprimer leurs positions en la matière.
L’UWE
À l’Union wallonne des entreprises1, on se félicite de cette avancée décisive sur l’épineux dossier de la validation des compétences. « Les diplômes nesont pas nécessairement des indicateurs de compétence, expliquait Xavier Desclée, administrateur délégué de l’UWE dans Références, lesupplément emploi du Soir du 2 février, et le patron ne peut la vérifier qu’au moyen d’un stage ou d’une période d’essai. Des titres de compétence reconnusdonneront donc plus de sécurité. »
Mais l’Union déplore ne pas avoir été associée d’emblée à l’élaboration du mécanisme (elle est pourtant membre de la Chambre de la formation duConseil de l’éducation et de la formation, qui planche sur le projet depuis presque deux ans !), et craint la mise en place d’un échafaudage compliqué. Sur le fond, elle demandeque le système soit crédible aux yeux des employeurs, fonctionne avec des critères précis et rigoureux, et soit développé par des organismesindépendants des centres de formation.
La FGTB
Du côté du syndicat socialiste (note de l’Interrégionale wallonne du 30 novembre2), c’est pour le bénéfice des travailleurs qu’on estime que la validation doitd’abord être conçue : pour donner une reconnaissance aux compétences acquises en dehors de l’enseignement.
La validation doit être en priorité destinée aux demandeurs d’emploi et aux travailleurs les plus fragilisés, et elle doit ouvrir des droits vis-à-vis del’enseignement. Elle doit être gratuite, volontaire et confidentielle. Elle doit être liée au droit au bilan de compétences, effectué, lui, sur une base exclusivementdéclarative, devant un service public de l’emploi.
La validation doit être gérée par le service public de l’emploi (agrément des centres de validation). Mais ces centres peuvent être des centres de formation. Il estimportant, pour la FGTB, de valider par filière les compétences qui font l’objet de formations (création simultanée des titres de compétences correspondant àla préformation et à la formation qualifiante), de façon à éviter une dualisation du marché de la formation en validant en priorité les formations lesplus qualifiantes. Autre risque à éviter : la confusion entre compétence et métier, ou la validation tous azimuts (p. ex. des attitudes sociales au travail attendues parles employeurs).
La CSC
La CSC3 (“note de position” du 31 janvier) estime elle aussi que la validation doit servir les individus plutôt que les entreprises. Elle ne résoudra ni les problèmesd’emploi ni les questions posées par la montée du niveau de qualification des individus.
Gratuité, etc., les conditions de la validation sont les mêmes pour la CSC que pour la FGTB. Ainsi que les publics prioritaires. Pour la CSC, la validation doit servir àaccéder à des formations ou à chercher un (autre) emploi. Ce qui la différencie du bilan de compétences qui peut, lui, déborder de la sphèreprofessionnelle. Les savoir-être ne peuvent être validés, sauf les « savoir-être comportementaux professionnels » (capacités à faire preuve de comportementsadéquats, dans le cadre de situations de travail).
Les partenaires sociaux doivent être présents dans le dispositif, et pas seulement de façon sectorielle, pour : la définition des référentiels decompétence, le choix des domaines prioritaires de validation, les liens à opérer avec d’autres références comme celles utilisées dans les conventionscollectives de travail. Enfin, le système doit fonctionner de manière transparente, rechercher rarement les avis des acteurs concernés, fonctionner dans une perspective de longterme et être évalué régulièrement.
1 Chemin du Stockoy 1-3 à 1300 Wavre, tél. : 010 47 19 40, fax : 010 45 33 43.
2 Voir sur internet : http://www.fgtb-wallonne.be/fgtbwallonne/dossiers/default.htm
3 Chée de Haecht 579 à 1031 Bruxelles, tél. : 02 246 34 18.

Thomas Lemaigre

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