Fin 2006, le gouvernement wallon a approuvé la proposition du ministre de l’Économie et de l’Emploi, Jean-Claude Marcourt (PS) d’affecter une somme totale de 320 000 euros sur lesannées 2007 et 2008, pour permettre à des coopératives de s’investir dans le secteur immobilier en se portant acquéresses de bâtiments, en les restaurant et en lesproposant ensuite sur le marché locatif. Le dispositif proposé s’inspire explicitement du modèle mis en place à Liège par la coopérative LesTournières1 (voir Alter Échos n°206).
Au cabinet Marcourt2, on insiste sur le fait que le projet, intitulé Vesta – du nom de la déesse romaine du foyer –, ne vise pas à la création delogements sociaux, mais bien à l’établissement de sociétés immobilières à finalité sociale.
Le but étant notamment de :
• faire en sorte que certains quartiers délaissés par les investisseurs, tel le quartier liégeois de « Pierreuse » où travaillent les Tournières,soient au centre des stratégies de ces nouveaux acteurs.
• s’assurer que, dans les marchés de restauration sous-traités par ces sociétés immobilières d’un nouveau type, figurent des clauses sociales etenvironnementales.
• développer indirectement la filière « bâtiment » de l’économie sociale en encourageant le partenariat avec des entreprises d’insertion ou des entreprisesde formation par le travail.
• encourager la participation de citoyens, d’associations ou d’entreprises locales dans les différentes coopératives ainsi suscitées : l’actionnariat coopératif seradonc ouvert et son principe même garantit que le « mot à dire » ne sera pas proportionnel au montant investi.
La Sowecsom à la manœuvre
Parmi les différents partenaires de Vesta, la Sowecsom (Société wallonne d’économie sociale marchande) joue un rôle central puisque le ministre Marcourt lui aproposé de mettre sur pied un comité d’accompagnement général du projet, ainsi que de sélectionner les projets de coopératives qui seront soumis. L’objectifest d’arriver à en lancer cinq ou six qui pourraient recevoir une enveloppe maximum de 95 000 euros (sur une enveloppe globale, rappelons-le, de 320 000 euros). Cette amorce devrait couvrirpartiellement les coûts salariaux, de fonctionnement et d’expertise des nouveaux projets, sachant que par définition, l’immobilier est un secteur qui nécessite une importantetrésorerie pour investir dans des projets qui ne s’avéreront rentables que plusieurs années après leur lancement.
La Sowecsom devrait également jouer un rôle de partenaire financier dans le projet : aucun montant n’est encore annoncé, mais au cabinet Marcourt, on estime qu’il ne serait pasdéraisonnable que la société wallonne investisse entre 100 000 et 200 000 euros par projet. Par ailleurs, d’autres investisseurs institutionnels ont déjàété contactés et ont marqué un intérêt de principe, sans que rien de formel soit encore signé : il s’agit du Fonds fédéral pourl’économie sociale et durable (Fesd), du groupe Arco, d’Ethias et de Credal. Quant aux projets de coopératives eux-mêmes, à part les Tournières, ils sontévidemment encore balbutiants, même si un dossier montois serait déjà proche de la finalisation.
1. Les Tournières, rue Pierreuse 19/21 à 4000 Liège – tél. : 04 221 01 32 – courriel :info@lestournieres.be.
2. Cabinet Marcourt, place des Célestines, 1à 5000 Namur – tél. : 081 23 41 11 – courriel : info@marcourt.gov.wallonie.be