En septembre 2008, la Fébrap1 (Fédération bruxelloise des entreprises de travail adapté) annonçait dans Alter Échos nº 259 savolonté de faire réaliser une étude destinée à « objectiver la notion de vieillissement en ETA et à dessiner des possibilités de solutions». La version « scientifique » de celle-ci est aujourd’hui disponible.
Il faut dire que le secteur est de plus en plus en plus confronté au vieillissement de ses travailleurs handicapés. Ainsi, selon La Vigilante, dans son numéro de mai2010, le nombre de travailleurs de plus de quarante ans en ETA à Bruxelles serait passé de 34 % à 50 % entre 1999 et 2008. Le nombre de travailleurs de plus de cinquante ansaurait quant à lui grimpé de 10 à 19 % au cours de cette même période. Une tendance qui pose question en matière d’aménagement des postes detravail et de préparation à la pension pour une population souvent fragilisée.
La version « scientifique » de l’étude, réalisée par l’Apef (Association paritaire pour la formation et l’emploi, qui avait déjàpublié une Monographie des ETA bruxelloises en 2005 ), fait donc naître certaines attentes. Elle aurait déjà commencé à circuler dans le secteuret notamment auprès du cabinet d’Évelyne Huytebroeck (Écolo), ministre Cocof pour la politique d’Aide aux personnes handicapées. Si un Silenzio Stampa aété décrété pour l’instant sur le contenu de l’étude afin de ne pas désamorcer la sortie, fin septembre, d’une version« simplifiée » destinée au grand public, Benoit Ceysens, président de la Febrap, a néanmoins accepté de lever un coin du voile sur son contenuainsi que sur le processus actuellement en cours.
Des solutions fin septembre ?
« Afin de réaliser l’étude, nous avons décidé de fonctionner par groupes de paroles, déclare ainsi le président de la Fébrap. Le premierd’entre eux regroupait les travailleurs (au nombre de vingt-trois) et était divisé en trois sous-groupes concernant les « jardiniers et travailleursextérieurs », la « manutention debout » et la « manutention assise ». Le deuxième groupe de parole concernait les moniteurs (aunombre de vingt -cinq) et le troisième les directeurs (au nombre de quinze). » Onze ETA sur les treize actives à Bruxelles auraient ainsi été consultéespar ce biais.
Au rayon des constats, Benoit Ceysens pointe quelques tendances lourdes. « La première chose que l’on peut constater est que la notion de vieillissement n’est pas vraimentdistincte de celle de lassitude. Il y a clairement des choses à faire pour remotiver les travailleurs. Deuxièmement, il y a un travail d’information à faire auprès deceux-ci par rapport aux solutions existantes pour la réduction du temps de travail. Le problème ici, c’est que nous nous trouvons un peu entre le marteau et l’enclume. Si un travailleurpasse à quatre cinquième par exemple, le problème des quotas va vite ressurgir. » Pour rappel, les ETA sont limitées par un système de quotas de travailleurssubsidiés que chacune d’entre elles peut accueillir. Et dans ce cadre, une personne travaillant à quatre cinquième compte autant dans ces quotas qu’une personne travaillantà temps plein. La réduction du temps de travail peut donc pénaliser l’entreprise en termes de productivité.
Enfin, Benoit Ceysens pointe également la garantie des prépensions et l’accompagnement dans l’après-travail comme d’autres pistes de travail. « Notre secteur estencore assez jeune, le pic d’âge actuel se situe encore aux alentours de quarante ou cinquante ans. Mais le pic de vieillissement va arriver et des problèmes pourraient survenir entermes de garantie des prépensions, qui est une des solutions pour faire « sortir » les travailleurs. Et en corollaire à cela, il faut aussi dès lors penserà accompagner les travailleurs et réfléchir à l’après-travail. »
Des pistes de solutions à ces interrogations seraient évoquées dans l’étude. « Nous allons nous réunir afin de discuter des pistesévoquées, peut-être en ajouter et voir comment on met ces solutions en place. » Des solutions qui seront probablement présentées fin septembre lors de lapublication de l’étude « simplifiée ».
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