L’avenir de la Région de Bruxelles-Capitale a fait l’objet de nombreux plans. Le PRDD (Plan régional de développement durable) se présente comme l’actualisation du PRDde 1993. Il s’inscrit dans l’air du temps, puisqu’il se présente comme durable et participatif. Par ailleurs, ses objectifs rappellent quelque peu ceux des Contrats de villes durables de laPolitique des Grandes Villes ou d’autres plans et contrats précédents.
Le processus de mise au point du PPRD a été lancé lors d’une séance plénière ce 26 avril. L’accent est mis sur la participation. C’est donc devant uneassemblée de représentants d’institutions publiques mais aussi, et surtout, de la société civile – on pouvait y voir InterEnvironnement Bruxelles, l’Associationbruxelloise pour le droit au logement (RBDH) ou encore la Ligue des familles –, que le ministre-président Charles Picqué (PS)1 a ouvert officiellement le processusparticipatif de mise au point du Plan régional de développement de Bruxelles. Ecores, Atanor et 21 Solutions sont associés pour l’occasion dans l’organisation de cette largeconsultation, qui comprend plusieurs rendez-vous d’ici à la fin de l’année. Des rendez-vous émaillés d’ateliers destinés à faire remonter la voix desinstitutions, des entreprises et des citoyens.
Un panel d’une soixantaine de citoyens a en effet été sélectionné de façon à représenter les Bruxellois dans les différents ateliers quitraiteront des priorités du PRDD aux horizons 2020 et 2040 (logement, cohésion sociale, international, environnement…). En outre, un site web de consultation citoyenne aété mis sur pied (http://www.bruxellesplus10.be) pour donner la possibilité à tous les citoyensde s’exprimer. Un état des lieux (et sa synthèse) est d’ores déjà téléchargeable sur le site. Ceci dit, comme le soulignait en conclusion CharlesPicqué, une chose est de dresser un catalogue des initiatives nécessaires pour ce Plan régional de développement durable, une autre sera de faire des choix, car lesbudgets ne sont pas élastiques… Quoi qu’il en soit un rapport de synthèse devrait être disponible en décembre de cette année et le projet de PRDD devrait quantà lui être rédigé d’ici la mi-2012.
Un air de déjà-vu ?
Par ailleurs, on relèvera que lors de la conférence de presse, plusieurs défis ont été pointés : le renforcement de la cohésion sociale, lerenforcement du développement socio-économique du territoire, l’amélioration de l’environnement (entre autres en réduisant les émissions de gaz à effet deserre), la lutte contre la dualisation sociale et territoriale ou encore faire de Bruxelles une ville internationale aux bénéfices des Bruxellois. Autant d’enjeux qui ne sont pas sansrappeler ceux fixés dans le cadre des contrats de ville durables en 2009, lesquels visaient le renforcement de la cohésion sociale en vue de favoriser la mixité sociale etculturelle, la réduction de l’empreinte écologique des villes (performance énergétique des bâtiments publics, bilan carbone…) et le renforcement del’attractivité et du rayonnement des villes pour contrer l’exode urbain. En y regardant de plus près, on serait aussi tenté d’y voir un prolongement du PDI (Plan dedéveloppement international) lancé avec fracas 2007, où l’on insistait autant sur l’aspect city-marketing de Bruxelles, tout en restant attentif aux risques de dualisationsociale et territoriale (voir Alter Echos n° 238 du 19 octobre 2007 : « Bruxelles, son développement international, ses projets… »). A se demander si le PRDD est une réactualisation de tous lesplans précédents ou la volonté de rappeler que, malgré certaines avancées, le grand chantier régional est loin d’être terminé.
On pencherait plutôt pour la deuxième option au vu des différents bilans thématiques repris dans l’état des lieux et des faiblesses identifiées.
1. Cabinet du ministre-président :
– adresse : rue Ducale, 9 à 1000 Bruxelles
– tél. : 02 506 32 11
– site : www.charlespicque.be