Par Céline Teret – Illustrations de Théodora Jacobs
Brève digression… Dans le jargon institutionnel de l’enseignement, les écoles à l’hôpital se rangent dans la catégorie «enseignement spécialisé de type 5». Le décret du 3 mars 2004 organisant l’enseignement spécialisé le définit en ces mots: «Le type 5 est destiné aux élèves qui, atteints d’une affection corporelle et/ou souffrant d’un trouble psychique ou psychiatrique, sont pris en charge sur le plan de leur santé par une clinique, un hôpital ou par une institution médico-sociale reconnue par les pouvoirs publics. Ce type d’enseignement peut être dispensé, quel que soit le lieu où séjourne l’élève durant sa maladie ou sa convalescence…»
En Belgique, les premières structures d’accompagnement scolaire en milieu hospitalier émergent timidement dans les années 50, dans des hôpitaux à Anvers, Bruxelles et Liège. C’est à partir des années 70 que l’enseignement spécialisé assoit institutionnellement les écoles à l’hôpital qui, depuis, ont vu leur nombre s’accroître. Aujourd’hui, une vingtaine d’écoles d’enseignement spécialisé de type 5 sont reconnues, subventionnées et organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. La taille de ces écoles diffère. Il y a des petites structures, comme c’est le cas de L’Amarelle et de La Coraline à La Louvière. Il y a aussi des structures plus importantes, tentaculaires, disposant de plusieurs implantations, du fondamental au secondaire. Ce qui fait qu’in fine, ce sont plus de 60 services hospitaliers ou institutions qui disposent d’un accompagnement scolaire. Des classes dans les hôpitaux, donc, mais aussi dans des centres thérapeutiques pour adolescents, des centres de psychiatrie infantile…
«Selon qu’on est avec des petits ou des ados, en psychiatrie ou en somatique, le projet sera adapté. C’est vraiment du sur-mesure», souligne Christian Lieutenant, ancien directeur de L’École L’Escale à Bruxelles (une grosse structure) et membre de l’Association des pédagogues hospitaliers (APH). Aujourd’hui pensionné après une carrière dévolue à l’enseignement spécialisé de type 5, Christian Lieutenant, c’est un peu «Monsieur Type 5».