«When you were here before
Couldn’t look you in the eye
You’re just like an angel
Your skin makes me cry
You float like a feather
In a beautiful world»
Au fil des chansons, les groupes arrivent les uns après les autres. Sur le podium, Quentin, le DJ, lance à tous et toutes : «Bienvenue à tous ! Bienvenue à la Groove Party !»
Tout le monde applaudit.
Assis sur sa chaise, Ajoy regarde ce petit monde se bousculer sur le bruit familier des boîtes à la mode. Entre une reprise de «Creep »de Radiohead par Naeleck et Haley Reinhart et un classique de soirée comme «Alexandrie, Alexandra »de Claude François, tout y passe.
Ajoy, lui, préfère le classique. André Rieu, Andrea Bocelli des, et parfois Helmut Lotti. Mais qu’à cela ne tienne, il ira sur la piste comme les autres.
Même s’il est enrhumé, il tenait à venir à la fête. Il espère retrouver des amis de l’école comme à la dernière Groove. «C’était fantastique ! Je ne les avais plus vus depuis des années ! Quand on s’est croisés, je n’ai pas pu m’empêcher de les embrasser», me raconte-t-il, en partant à la recherche de ses amis d’enfance.
Sortir des murs
Devant nous, Florence navigue de chaise roulante en chaise roulante au gré de la musique. Elle est ergothérapeute au sein d’une MRS pour personnes handicapées.
A son passage, en faisant quelques gestes simples, le regard des bénéficiaires s’éclaire soudain. C’est la première fois que le groupe vient à la Groove.
«On fait parfois des petites fêtes au sein de notre institution, mais jamais de cette ampleur. J’avais entendu parler de la Groove et je trouvais l’idée super chouette. Cela permet de sortir des murs, de s’amuser, de boire un verre, de faire des rencontres pour eux, mais aussi pour nous, professionnels. Nos bénéficiaires adorent le concept et étaient très excités de pouvoir venir ce mardi.»
Sur la piste, tout le monde a sa place. Certains participants sont dans leur monde, en communion avec la musique, allant d’un coin à l’autre de la salle, sans se préoccuper du reste. «On est tous différents, c’est ça qui est bien !», m’explique Ajoy, en revenant vers moi.Tous les âges sont mêlés aussi, tous les types de handicap également. Il n’y a plus de différence, le temps d’une après-midi, comme si la musique avait aboli toutes les barrières.
«C’est Johnny, mon chanteur préféré !»
Loin du tumulte de la piste, c’est aussi l’occasion pour certains participants de discuter autour d’un verre.
Attablés, Cécile, Eric et Christophe discutent autour d’une bière sans alcool. «Tu t’es habillé pour l’occasion ? », demande Christophe à Eric. «Qu’est-ce que tu veux ! J’attends cela avec impatience.» Cécile intervient dans la discussion : «Moi, ce que j’aime surtout, c’est de rencontrer d’autres copains. Ici, les gens sont sympas !»
Justement, Guillaume vient nous interrompre pour nous prendre la main et faire la bise. «Tu vois !», me lance Cécile.
«On a des fans de Johnny ?», lance soudain Quentin, le DJ, à la foule au moment où débute Allumez le feu.
«Et si on allait danser ?», poursuit-elle en direction de ses deux compères. «C’est Johnny, mon chanteur préféré !»