De l’aveu de chacun, un tel projet permet aussi de revaloriser le métier d’infirmier à domicile, souvent considéré à tort comme la dernière roue du carrosse dans la hiérarchie médicale.
«Même lors de notre formation, quand on disait qu’on voulait travailler en soins à domicile, on vous regardait de travers», se rappelle Sarah.
«On n’est pas spécialistes, on est des généralistes. Comme le médecin. On se retrouve confronté à plein de situations. On doit être capable de tout faire, poursuit Catherine. C’est clair que je ne sais plus faire des choses pointues, mais je vois des choses qu’une infirmière à l’hôpital ne verra pas forcément.»
«Cela permet de changer l’image du métier, continue Julien. On n’est plus seulement un infirmier, on a davantage envie de s’investir aussi. Avant, il y avait le boulot, la tournée, et puis c’était fini. Là, il y a le boulot, et le reste. Cela ne veut pas dire qu’on fait des heures supplémentaires, mais l’engagement est différent. On se sent un membre à part entière de l’équipe, de son fonctionnement. C’est plus valorisant. À un moment donné, on se perd dans ce métier, et ce projet fait qu’on tient, qu’on continue à trouver du sens à ce métier.»
Un nouveau sens que l’équipe de Gedinne n’est pas près d’abandonner, même si le financement ne suit plus. «On a tellement évolué en quelques mois, en mettant en place une nouvelle dynamique de travail qu’il sera difficile de faire marche arrière. Vous savez, les Ardennais ont la tête dure…», conclut Séverine Vermersch.