Mais revenons à Gedinne. Grâce au soutien de la Fondation Roi Baudouin et en particulier du Fonds De Coninck qui investit dans une première ligne de soins accessible, qualitative et humaine, Séverine Vermersch a pu rendre visite à Soignons humain en France afin de s’imprégner de l’initiative française pendant trois jours. De ce voyage d’immersion, elle revient convaincue: c’est en changeant de mode d’organisation qu’on peut améliorer le bien-être des infirmiers et, par conséquent, la qualité des soins. Néanmoins, il faut aussi s’adapter aux réalités du terrain. «On n’a pas voulu copier-coller ce qui se faisait en France ou aux Pays-Bas. En revenant de Soignons humain, je me rendais compte que travailler en autonomie totale n’était pas possible à l’heure actuelle. Certes, cela fait 50 ans qu’on travaille de la même façon, avec le résultat qu’on sait, mais on ne peut pas obliger tout le monde à travailler en autonomie du jour au lendemain. Raison pour laquelle on a décidé de travailler en semi-autonomie… Car plus d’autonomie, c’est plus de responsabilité aussi. Dans notre projet, la structure hiérarchique n’est donc pas abolie formellement; mais des responsabilités tournantes sont attribuées à tous les membres du groupe, indique Séverine Vermersch. Ensuite, le cadre financier – le paiement à l’acte, et non à l’heure – reste une contrainte dans laquelle on évolue, contrainte qui permet difficilement la mise en place de modèles alternatifs, reconnaissant tant le travail infirmier que les besoins du patient.»
De ce voyage d’immersion, Séverine revient convaincue: c’est en changeant de mode d’organisation qu’on peut améliorer le bien-être des infirmiers et, par conséquent, la qualité des soins.
Qu’à cela ne tienne, avec le soutien de Patricia Beaufays, la directrice du département «soins infirmiers» de l’ASD en province de Namur, le centre de Gedinne a été chercher à gauche, à droite des moyens financiers pour se lancer dans l’aventure. Grâce au fonds Blouses blanches, le centre de soins a pu recruter une aide-soignante supplémentaire. «Une présence qui permet de dégager du temps pour travailler la relation humaine des soignants avec des patients, souvent âgés et isolés», explique Patricia Beaufays.
Le centre a bénéficié également d’un financement pour créer des anamnèses plus complètes que celles utilisées dans le dossier infirmier classique. «L’objectif est de prendre une heure de son temps pour voir quelles sont les ressources chez le patient et dans son entourage», complète la directrice.
Qu’à cela ne tienne, avec le soutien de Patricia Beaufays, la directrice du département «soins infirmiers» de l’ASD en province de Namur, le centre de Gedinne a été chercher à gauche, à droite des moyens financiers pour se lancer dans l’aventure.
«Tout cela permet en effet d’approfondir l’évaluation des besoins du patient, les besoins immédiats dès la première rencontre, mais aussi les besoins sur le long terme», ajoute Sarah, infirmière responsable adjointe depuis trois ans à Gedinne.
Avant d’arriver au centre ASD, la jeune femme faisait partie d’une équipe mobile en soins palliatifs qui fonctionnait sur le principe de la semi-autonomie. «C’est un mode de fonctionnement qui présente pas mal de bénéfices: outre qu’il permet de renforcer une bonne collaboration de l’équipe, au niveau de la gestion des tournées, on peut prendre plus de temps avec le patient et donc créer une relation de confiance plus aboutie. Je suis convaincue qu’apporter un peu plus d’autonomie aux infirmières motive davantage.»