Par Sang-Sang Wu – Photographies de Pierre Vanneste
Le lundi précédent, Thomas, Quentin et Marjorie nous avaient fait visiter leur maison située près du lac de Louvain-la-Neuve, d’où son nom. Un logement de cinq chambres spacieuses et décorées en fonction des passions de chacun et chacune. Thomas avait pris la parole en premier. «Ça fait un an que je suis locataire ici. Avant, j’étais chez mes parents. Mon projet, c’est de vivre seul. Mais avant de me lancer, je voulais tester la vie en communauté. D’abord, parce que, tout seul, j’avais peur de m’ennuyer. Et puis, les loyers sont chers dans le coin.» Comme dans toutes les colocs du monde, des tensions émaillent le quotidien. Un des sujets de dispute récurrents est le programme télé, bien que cela s’apaise assez vite. «Il y a des règles dans la maison. Par exemple, quand on regarde la télé et qu’on reçoit un appel, on va dans notre chambre pour ne pas gêner celui qui est dans le salon.»
Une réunion hebdomadaire est organisée tous les lundis soir pour discuter des activités des uns et des autres, des projets pour le week-end qui arrive, de la répartition des tâches domestiques, des menus de la semaine – car la plupart des repas du soir sont pris ensemble –, mais également pour résoudre certains conflits lorsqu’il y en a. «Si Marjo veut inviter des copines à manger pendant la semaine, on en discute à ce moment-là. On dit oui ou non, illustre Thomas. Je me plais bien ici et je m’entends bien avec les autres de la maison, et aussi avec ceux des trois autres maisons.»
Avec l’appui d’éducatrices et d’éducateurs spécialisés, ces personnes sont aidées dans leurs tâches du quotidien, de manière individuelle. Certes, elles ont besoin d’une aide minimale pour poser certains actes, mais le but n’est surtout pas de faire les choses à leur place. Il s’agit plutôt de leur apprendre pour qu’elles puissent être autonomes. La palette des tâches est large: cela va d’une aide dans les activités domestiques, les démarches administratives, la gestion de leur argent, le maintien d’une vie saine via l’alimentation et l’hygiène, la recherche d’un emploi ou de loisirs. Être en SLS signifie avoir et développer une vie sociale riche et diversifiée. L’idée est de permettre à ces citoyens d’interagir avec leur environnement local, de s’insérer dans la société à travers des activités qui leur plaisent et qui sont bénéfiques à la collectivité.