Avec «Chez Bibi», l’administration communale aide une initiative citoyenne à créer, développer un tiers-lieu. Parmi les 23 projets sélectionnés, plusieurs sont une initiative publique, émanant soit de la commune, soit du CPAS. À Vaux-sur-Sûre, le CPAS développe un tiers-lieu rural dans l’ancienne poste. Il existe déjà une boutique de seconde main, un atelier de repassage. Le CPAS a plein d’idées pour faire de ce bâtiment, idéalement situé au sein du village, un lieu de rencontres, mais aussi de formation.
La commune de Léglise est, elle, bien plus avancée dans sa démarche. Depuis 2014, elle a fait de sa maison rurale un lieu de partages avec une donnerie, un repair café, des ateliers produits locaux, un FabLab. C’est aussi un lieu culturel, d’apprentissage, de travail partagé, bref un tiers-lieu avant même la reconnaissance officielle. La subvention «tiers-lieu» va lui permettre de développer ce qui existe déjà et d’adapter le bâtiment qui bloque un peu les projets futurs. À Tintigny, la commune et le parc naturel de Gaume ont créé un tiers-lieu dans le château de Rossignol qui rassemble déjà une quinzaine d’associations. Ici aussi, on veut aménager l’endroit pour répondre aux nouvelles demandes tout en préservant le patrimoine bâti historique de l’église et du château de Rossignol.
Le patrimoine d’une ville ou d’un village est un élément important dans la création d’un tiers-lieu. À Andenne, l’ancienne piscine Art déco a joué un rôle décisif dans la création du «Phare», un projet multidisciplinaire qui a vu le jour en 2020 et rassemble dans un même bâtiment trois entités: la bibliothèque, l’office du tourisme d’Andenne et un espace muséal composé du Musée de la Céramique et du Musée archéologique qui expose quelques trésors sortis de la grotte préhistorique Scladina, à quelques kilomètres du centre d’Andenne.
Le patrimoine d’une ville ou d’un village est un élément important dans la création d’un tiers-lieu. À Andenne, l’ancienne piscine Art déco a joué un rôle décisif dans la création du «Phare», un projet multidisciplinaire qui a vu le jour en 2020 et rassemble dans un même bâtiment trois entités: la bibliothèque, l’office du tourisme d’Andenne et un espace muséal composé du Musée de la Céramique et du Musée archéologique qui expose quelques trésors sortis de la grotte préhistorique Scladina, à quelques kilomètres du centre d’Andenne. Le Phare, un nom trouvé naturellement, «parce que c’est le plus haut bâtiment d’Andenne, avec un dernier étage qui ressemble à une tour-lanterne, visible depuis la Meuse et dans toute la ville quand ses lettres brillent la nuit», explique Thomas Kempeneers, directeur du Phare.
Lorsqu’on entre dans la bibliothèque, on marche sur une galerie qui laisse voir les superbes pavements de l’ancienne piscine. Mais ce n’est pas la seule surprise. Tout en haut, au cinquième étage, une terrasse panoramique donne une vue imprenable sur la ville et les environs. Rien n’est aménagé, tout reste à faire. Aux autres étages, on parcourt le Musée de la Céramique qui rappelle la place dominante qu’avait Andenne dans la production de céramique, du Moyen-Âge jusqu’aux années 80 quand les industries ont pris le relais de la production domestique. On y trouve de véritables œuvres d’art tandis que dans les locaux de l’office du tourisme, les œuvres de céramistes locaux sont exposées. Le Musée archéologique, lui, montre surtout le travail de ceux qui continuent à fouiller une grotte préhistorique qui a livré les restes d’hommes de Néanderthal (les seuls trouvés en Belgique) et qui continue aujourd’hui à faire le bonheur des archéologues.