Menacés par la robotisation et l’automatisation, de nombreux emplois humains disparaîtraient d’ici une vingtaine d'années. Ce webdocumentaire interroge les enjeux humains, sociaux et éthiques de la révolution annoncée. Une enquête Alter Échos sur le monde du travail de demain.
Les discours entourant la quatrième révolution industrielle font le grand écart entre les extrèmes. Ils sont nourris une série de mythes et par la crainte de voir, inéluctablement, l'homme remplacé par la machine.
Dans la cacophonie des études prospectives, il se dégage un consensus pour affirmer que certains secteurs seront touchés beaucoup plus durement que d'autres. Jusqu'à quel point votre métier est-il concerné ?
Difficile de quantifier les pertes d’emplois résultant du déploiement des caisses automatiques mais celui-ci modifie à la fois l’organisation du magasin et le travail des employés, à commencer par celui des caissières.
Et si votre prochain DRH était un algorithme ? Des logiciels permettent déjà de « matcher » employeurs et demandeurs d’emploi. Mais le recours à l'intelligence artificielle dans le recrutement est-il garanti sans biais ?
En Bretagne, ils prennent en charge un travail pénible dans des entrepôts dédiés à l'e-commerce. En Bourgogne, ils sont au services des étudiants handicapés. Nous sommes partis à la rencontre de ces robots-travailleurs.
De la même façon que la machine à vapeur ou l’électricité ont révolutionné le monde du travail en leurs temps, nous sommes aujourd’hui à la veille de grands bouleversements. Les développements de la robotique poussent à une automatisation sans cesse accrue du travail. Les avancées dans le domaine de l’intelligence artificielle rendent désormais possible de poser un diagnostic médical « informatisé », de rendre une décision de justice, de rédiger des articles et même de recruter des travailleurs. Avec quels impacts sociaux, politiques, éthiques ? La rédaction d’Alter Échos, magazine qui traite de l’actualité sociale depuis plus de 20 ans, a mené l’enquête.
Selon les études les plus pessimistes, un emploi sur deux pourrait disparaître. D’autres études prédisent au contraire la création de nouveaux emplois, voire une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs. Mais pour répondre à cette évolution du monde du travail, la formation s’impose comme une nécessité… à condition de pouvoir y accéder. Comment ne pas laisser des groupes entiers de travailleurs emportés par une nouvelle fracture numérique ? Si le robot est amené à remplacer l’humain, faut-il prévoir une taxe sur les machines pour financer la sécurité sociale ? Repenser la répartition du travail et la concertation sociale ? La technologie n’est pas en soi bonne ou mauvaise. Bien utilisés, les robots peuvent aussi assister l’humain dans des tâches pénibles. « La mentalité technophobe qui voit dans la technique l’ennemi de l’humain […] n’est plus guère féconde pour habiter le présent, estime l’anthropologue Paul Jorion. La question à se poser est plutôt de savoir si les techniques créent du commun, habitable par tous, ou si elles fracturent l’univers en des groupes de plus en plus distants ».
Sandrine Warsztacki